samedi 17 décembre 2011

Voyageurs autonomes

Voyageurs autonomes

            Plusieurs de mes amis m’ont déjà dit :
- Moi je ne serais pas capable de voyager comme toi.
Mais connaissent-ils ma façon de voyager? Je me définis comme un voyageur autonome, je suis un VA. En gros ça veut dire que j’organise tout mon voyage moi-même à partir de l’achat des billets d’avion ou d’autobus jusqu’à la recherche des hôtels, des restaurants et des activités diverses. Pour vous faire saisir cette façon de voyager, je vais vous décrire une dizaine de jours de voyage dans la région de Matagalpa, la région du café au Nord du Nicaragua.
12 déc. 2010 En arrivant dans la région de Matagalpa dans un autobus bondé où Diane et moi sommes comme d’habitude à peu près les seuls touristes, à la vue de tout ce café séchant au soleil le long de la route sur de kilomètres de long, nous avons décidé d’explorer plus à fond cet aspect de l’économie du pays. À la lecture de mes guides de voyage, j’ai déjà identifié un ou deux hôtels pour notre coucher. À notre arrivée dans une nouvelle ville, nous ne sommes pas difficiles, nous prenons celui qui répond à nos exigences de base : lit confortable et chambre de bain privé.
Nous avons juste le temps de nous installer et Diane me crie :
-Adrien, viens voir ça.
Je cours sur le balcon et nous avons la chance d’assister à un magnifique spectacle : une procession monstre en l’honneur de l’Immaculée Conception. C’est vraiment très impressionnant de voir tout ce monde qui chante à tue-tête en suivant une statue de la Vierge.
13 déc. Le lendemain de notre arrivée, nous visitons les hôtels du coin tout en nous acclimatant à l’atmosphère de la ville. Celui que nous avons choisi hier ne répond pas à nos exigences secondaires : air climatisé et cuisine communautaire. Étant donné que nous voulons passer une bonne semaine ici, nous en cherchons un autre. Nous déménageons dans un guesthouse tout neuf et super propre.
Comme premier pas dans le domaine du café, nous allons visiter le musée du café. Nous allons ensuite à l’information touristique. On nous informe qu’il y a à San Ramon une coopérative qui gère plusieurs communautés qui vivent de la production du café. On nous présente de la documentation sur 4 de ces communautés qui peuvent héberger des touristes et qui ont des services de guides pour accompagner les visiteurs. En fait, c’est de l’écotourisme. Très intéressant, étant donné notre coté écolo et notre façon de voyager à travers le peuple. Mais on ne peut pas nous donner l'information écrite car il n’y a qu’une seule photocopie sur des feuilles aux coins tout arrondis. Je lui demande de me passer la copie, je vais la faire photocopier à deux coins de rue de là et je reviens lui porter l’original.
14 déc. Longue et magnifique marche dans les montagnes qui entourent la ville.
15 déc. On décide de faire une exploration préparatoire dans le village de San Ramon. On serpente à pied les rues poussiéreuses de Matagalpa et on se rend au terminus près du marché municipal. On trouve notre bus et on monte à San Ramon en serpentant à travers les montagnes. On débarque aux abords du village de San Ramon. On pratique notre espagnol tout en s’informant pour trouver l’UCA, l’Union des Coopératives Agricoles. On y trouve un guide qui nous dit qu’on peut aller visiter une communauté productrice de café à 3 km du village. Il nous indique le chemin et on part. On y est accueilli par un jeune guide du village qui parle un espagnol très facile à comprendre. Il a reçu une formation spécialisée et il sait qu’il faut parler clairement et lentement. Il nous montre le gite qui nous laisse une drôle d’impression : une bâtisse presque neuve, 4 chambres sur 2 étages mais ça a l’air abandonné et poussiéreux. Il nous dit aussi qu’on peut aussi héberger dans les familles et il nous montre une cabane à deux lits avec moustiquaire car le haut des murs est ouvert à la circulation des insectes. La madame nous semble aussi très gentille; c’est elle qui préparerait nos repas. Le guide nous montre aussi un certificat officiel de salubrité affiché sur le mur. On peut faire confiance malgré la poussière et les moustiques.
On revient à San Ramon et on cherche un hôtel dans l’intention de passer plusieurs jours au village et de visiter plusieurs de ces communauté tout en explorant les diverses opérations du café, de la cueillette à l’expédition. Au premier hôtel que nous visitons, nous discutons avec un employé qui est aussi guide. Tout en parlant de son village, il nous avertit de ne pas aller seuls pour visiter la chute parce qu’il y a eu des touristes qui ont déjà été attaqués par des voleurs. On enregistre très sérieusement l’information.  Nous dînons là et on rencontre le propriétaire, un émigré salvadorien qui a travaillé Montréal comme ingénieur civil. Il y a rencontré son épouse et ils ont vécu 11 ans ensemble au Québec. Ils sont très gentils et très accueillants.
On va visiter un deuxième hôtel, El Sueno de la Campana, une fondation qui héberge des touristes et des bénévoles qui aident les jeunes et les femmes de la région. On va les visiter car au premier abord, on préfère donner notre argent aux œuvres sociales plutôt qu’aux riches commerçants. On arrive donc dans un hôtel de luxe où on reçoit un accueil plutôt froid. On se demande si cette fondation commence d’abord par se préoccuper de son propre confort de luxe avant d’utiliser les fonds pour aider le peuple. Pourquoi pas? « Aide-toi et le ciel t’aidera ; tu aideras les autres ensuite.» Il y a une atmosphère qui ne nous plaît pas. On retourne donc au premier hôtel et on prend une réservation pour quelques jours plus tard.
En face de l’hôtel, près du parc central, on remarque une grande banderole qui dit : « Non à la violence faite aux femmes, pas de coups, pas de cris, pas d’injures ». On remarque aussi que les gens ont un drôle d’air, ils nous regardent sans nous saluer ou ils font semblant de ne pas nous avoir vus malgré que nous sommes très évidents; nous sommes à peu près les seuls touristes.
Avec l’intention de revenir dans quelques jours faire de l’écotourisme dans les communautés, nous retournons à notre hôtel à Matagalpa.
16 déc. Nous prenons un bus pour aller visiter Selva Negra, une ferme productrice de café qui accueille aussi des touristes. A notre arrivée, nous apercevons plusieurs autobus qui transportent de groupes en voyages organisés. Nous allons prendre une marche dans la forêt humide à travers de magnifiques arbres. Au retour nous prenons notre diner à travers les groupes de jeunes Américains qui mangent des hamburgers avec des frites. Nous avions l’intention de vernir loger dans cette ferme pendant quelques jours pour approfondir le monde du café mais ça nous apparaît davantage comme le monde des groupes touristiques. Notre choix se confirme, nous irons à San Ramon qui nous est apparu beaucoup plus authentique. Le soir à Matagalpa, concert de Noël au centre culturel en plein air.
17 déc. Belle marche de 5.30 h. au Cerro Apante à travers les fermes et les plantations de café. Autre concert au centre ville le soir.
18 déc. Journée plus facile. Nous visitons El Castillo del Chocolate et nous faisons une bonne provision de l’excellent chocolat noir de la région. Concert de musique moderne, toujours gratuit au centre culturel.
19 déc. Une marche de 4.30 h. en campagne montagneuse. Le soir nous  rencontrons un couple très charmant qui loge au même hôtel que nous: un Finlandais marié à une Nicaraguayenne. Elle fait du travail communautaire auprès des femmes. Nous décidons d’aller souper ensemble et nous y allons avec l’auto de l’organisme communautaire : un gros 4X4 neuf. Elle voyage avec son mari, toutes dépenses payées pour aller faire une conférence le lendemain à un groupe de femmes. « Aide-toi et le ciel t’aidera; tu aideras les autres ensuite ». Nous avons eu en soupant de belles et intéressantes discussions en espagnol bien sûr. Elle nous informe que, surtout en campagne, les femmes sont souvent victimes de violence et maintenues dans un état d’infériorité dans le couple.
20 déc. Nous retournons à San Ramon dans l’intention d’y passer quelques jours en vivant dans différentes communautés pour connaître la culture du café. On s’installe à l’hôtel du Salvadorien et on à une belle occasion de discuter avec la propriétaire. Elle nous avertit de ne pas aller seuls dans le quartier ouest ou dans les chemins de campagne. Il y a des voleurs qui attaquent les touristes avec couteaux pour leur faire les poches. On lui dit que lors de notre premier séjour, nous avons fait 3 kilomètres en campagne pour visiter une communauté et elle a l’air surpris que rien ne nous soit arrivé. Elle ajoute que si les gens avaient su qu’on allait de ce coté, ils se seraient organisés pour aller nous y attendre pour nous voler. Il y aurait dans le quartier ouest beaucoup d’émigrés travaillant dans les fermes à café et ce sont souvent des voleurs sans conscience morale. On s’installe dans une belle grande chambre de l’hôtel et on va faire un tour au village pour préparer nos visites dans la région.
Il faut d'abord trouver la coopérative, l'UCA. Un "gentil" monsieur ivre veut nous aider. On lui demande où est UCA et il nous conduit à un magasin de légume car il a compris Yucca et c’est un légume. Il s'acharne à nous aider mais on réussit poliment à s’en débarrasser.
On finit par trouver l'Union des Coopérative Agricole. Là, on nous offre une journée de visite dans une ferme située à 12 km. Notre intention : aller à pieds, coucher là-bas, visiter le lendemain, coucher encore et revenir au village à pied. Nous voulions visiter comme ça 2 ou 3 communautés. Ce qu’il nous offre : faire venir un taxi de la ville, engagé un guide pour une journée de visite et revenir avec le taxi. Étant donné ce que la propriétaire de l’hôtel nous avait dit, on accepte mais nous sommes un peu déçus car ce n’est pas du tout ce que nous voulions.
Pour passer le reste de la journée on se promène dans le village. Les gens on l'allure louche. Il nous regardent d’un drôle d'air. On passe à travers un parc et on voit un groupe de jeunes adultes qui fument leur joint...
Tout en circulant dans les rues en évitant le quartier non recommandé on visite un gite chez l’habitant. La femme a l’air très gentil. Elle nous offre la chambre sans porte de son fils avec la cambre de bain familiale pour nos besoins personnels; vraiment très primitif. Elle nous dit qu'il y a plusieurs maisons comme ça dans le village. Nous trouvons cela intéressant, mais ils ont du chemin à faire pour développer ce genre de tourisme.
Notre première nuit à l'hôtel fut très décevante. La musique dans le bar en dessous de notre chambre était très forte. Il était minuit et ça chantait et criait encore. Diane a osé se lever pour aller à la réception leur rappeler qu'ils nous avait dit que ça finissait à 10h.
Finalement, avec l'allure louche du monde et la mauvaise impression générale, le lendemain on annule nos réservations sauf le taxi qu'on utilise pour retourner à Matagalpa. Le chauffeur nous dit que les gens de ce village sont "feo". J'ai cherché la signification; ça veut dire "laids". Je pense que c'est dans tout les sens du terme.
On s'oriente ailleurs et le voyage continue. Quand on se sent bien on y reste plus longtemps, sinon on va ailleurs.

lundi 20 décembre 2010

Du Calvaire au cimetière


Du Calvaire au cimetière

12 déc. Nous arrivons à Matagalpa. En chemin, nous avons vu de grands champs recouverts de grains de café qui séchaient au soleil et des piles de grosses poches de café sur des kilomètres de long. Nous nous promettons donc d’approfondir cet aspect important de l’économie du pays. Nous projetons de passer une bonne semaine ici et nous trouvons un hôtel avec une cuisine à notre disposition.

Notre premier soir, une procession, la Vierge de Guadeloupe. Les gens sont très catholiques et ils vénèrent surtout la sainte Vierge. C’est notre troisième procession depuis notre arrivée au Nicaragua. Ça passe juste sous notre balcon.



Procession sous notre balcon, la Virgen de Guadelupe

Après quelques jours ici, je me rends compte que parmi tous les pays que j’ai visités, si j’avais une place à choisir pour passer l’hiver, c’est ici à Matagalpa que je viendrais. C’est la température de notre mois de juillet sans les pluies. Il y a très peu de touristes, les gens sont accueillants et la ville est entourée de belles montagnes où on peut marcher en toute sécurité.
Promenade en montagnes
Avant de visiter les producteurs de café on passe une semaine à visiter la ville et à se promener dans les montagnes autour. Comme exemple je vous parle d’une journée de visite et des réflexions qui surgissent en moi sur les différences culturelles.


Du Calvaire au cimetière, différences culturelles
Aujourd’hui on décide de monter El Calvario, une montagne près de la ville.


El Calvario


Le chemin pour monter est carrossable et ça nous prend environ une heure mais pour descendre on décide de prendre le sentier le plus cours. Nous passons donc à travers une agglomération de taudis. Il y a encore des gens ici qui vivent dans des cabanes de tôles sans portes ni fenêtres, tassées les unes sur les autres dans le flanc de la montagne. Et les gens nous regardent passer et nous saluent avec le beau sourire.

Nous allons voir ensuite le cimetière. En espagnol, ça se s’appelle El « cementerio », et ciment se dit « cemento ».  On fait la visite on comprend pourquoi les deux mots se ressemblent. Ici comme beaucoup en Amérique latine, on a l’habitude d’enfermer les morts dans des structures de ciment. On creuse un trou d’environ 2 mètres, on coule une forme de ciment, on  y dépose la tombe, on referme avec une plaque de ciment, on scelle le tout et on fait une structure encore en ciment sur le tombeau. Plus le personnage est riche ou important, plus la structure est grosse et sophistiquée. Il y a plus de ciment dans ce cimetière qu’il en faudrait pour construire des appartements à tous les pauvres de la ville.
El Cementero
En Asie les gens brûlent les corps, ici on les enferme dans le ciment, Dans les hauts plateaux du Tibet, on dépèce les corps et on les donne aux vautours, chez nous on les enterre. Bruler les corps, ça contribue à la déforestation et à la désertification de la planète, ça pollue l’air et l’eau car on y jette souvent les cendres. Bruler les corps, les mettre dans le ciment ou dans une tombe de métal, ça prive la terre d’une matière compostable très riche et ça prive de nourriture plusieurs espèces animales. Il meure environ 200 000 personnes par jour sur la terre. Cette année seulement, plus de 10 millions d’hectares de forêts seront détruits, il y aura 15 millions d’hectares de plus en désert et 130 000 espèces animales seront éteintes. Pour plus de précision sur ces chiffres voir le site web suivant :


Nous allons tous mourir après cette vie de plaisir et de souffrance. Enterrer les corps et les redonner à la terre est sans doute la façon la plus écologique d'en disposer. Notre corps est la manifestation la plus merveilleuse de l’évolution sur la terre et je crois qu’il est important de redonner à la planète ces matériaux de façon à ce que cette évolution se continue de la façon la plus harmonieuse possible.
En attendant profitons bien de la vie.

Je vous souhaite un très joyeux Noel et une merveilleuse année 2011, santé, bonheur, prospérité et que la paix soit avec ceux qui vous entourent.

Adrien

P.S. Merci à tous ceux qui m'ont envoyé des commentaires. Pour les envoyer avec ce site, il faut être abonné. Si vous ne l'êtes pas vous pouvez me les envoyer à mon adresse personnelle:
Plusieurs mon dit que j'écrivais bien et que je devrais publier un livre.  Les articles de ce blog pourront peut-être faire partie d'un livre plus tard. Merci de votre encouragement.

samedi 11 décembre 2010

Du départ jusqu'au coeur du Nicaragua


Le départ et le changement de plan


24 nov. Nous sommes partis de chez nous le 24 octobre 2010 avec notre camper-van et l’intention de traverser au Mexique en passant par le Texas.


Mais la guerre des cartels de la drogue à la frontière du coté du Mexique nous a fait changer d’idée. Nous conservons l'idée de visiter l'Amérique Centrale cet hiver et le Sud-ouest des USA en revenant au printemps. Il a donc fallu faire un effort de réorganisation assez sérieux. Nous nous sommes donc rendus à Phoenix, nous y avons entreposé notre camper en sécurité et nous avons pris l’avion pour San José, Costa Rica. Nous reviendrons à Phoenix en mars pour visiter les magnifiques parcs de la région et retourner passer l'été chez nous, le plus beau pays du monde... l'été.

Le Costa Rica


12 nov. Nous nous rendons à Liberia, la deuxième ville du pays.
14 nov. Nous y avons fait notre premier volcan : El Rincon de la Vieja (le Coin de la Vieille), 16 km de marche avec un dénivelé de 1000 mètres. Un peu courbaturés le lendemain mais la forme est encore bonne.




Diane au sommet du Rincon de la Vieja


15 nov. Quelques jours de repos à la plage. Nous nous rendons à Playa del Coco et faisons une réflexion sur notre première semaine au Costa Rica. Nous sommes un peu déçus : il y a beaucoup d’américains et le coût de la vie est aussi élevé qu’aux USA. À Playa del Coco, par exemple, les hôtels que nous avons visités sont pour la plupart tenus par des Américains souvent mariés à des hispanophones. L’auberge où nous logeons appartient un américain retraité qui passe ses journées à prendre un coup avec ses amis ou à jouer au golf pendant que sa jeune épouse colombienne se tape tout le travail. Donc, on met en pratique un principe à la base de notre façon de voyager : on se sent bien, on y reste; sinon, on va ailleurs. On nous a dit que le Nicaragua était comme le Costa Rica il y a 30 ans.



19 nov. Nous prenons le bus pour Granada, la plus belle ville du Nicaragua, dit-on. À la frontière nous sentons déjà que nous entrons dans un autre monde : la poussière, des quêteux comme la dame qui tend une main tout en tenant de l’autre un enfant infirme, les vendeurs de nourriture et de babioles de toutes sortes pour les touristes. Après les formalités douanières qui ont duré deux heures on remonte dans le bus pour Granada. Nous nous sentons très bien accueillis par l’immense lac Nicaragua et ses deux magnifiques volcans qui forment l’île Ometepe que nous avons bien l’intention de visiter plus tard. On arrive à Granada, magnifique ville coloniale.




La cathédrale à Granada

L’atmosphère est détendue, les gens sont accueillants. Les guesthouses sont plutôt minables. Nous nous installons tant bien que mal dans une chambre sans fenêtre qui ressemble à un cachot et nous allons prendre notre souper au deuxième étage d’un bon restaurant avec vu sur le Parque Central. À la première page du menu, une page de recommandations : ne pas donner aux enfants qui quêtent. Ils sont riches, ils ont leur maison, ils ne vont pas à l’école, ils n’apprennent pas à travailler et se tournent souvent vers la délinquance et la drogue qu’ils achètent avec cet argent trop facilement gagner.


Ceci a confirmé ce que j’ai toujours pensé : donner aux quêteux, ce n’est pas leur aider. Je revois plusieurs situations vécues en voyage. Au Pérou lors d’un arrêt d’autobus dans un site touristique, il y avait une dizaine de personnes, des femmes surtout qui quêtaient les touristes descendus du bus; celle qui récoltait le plus de dons avait des plaies dans la figures et sur les bras, la chanceuse. Les autres semblaient l’envier parce c’est à elle que les touristes donnaient. Pensez-vous qu’elle allait se soigner avec cet argent et perdre sa principale source de revenu? Je repense à un guide touristique qui disait que les enfants népalais avaient des problèmes de carie dentaire parce que les touristes les bourraient de bonbons. Comme je l’ai appris dans ma formation classique et comme me le disait un marocain lorsqu’une dame nous quêtait au Maroc: "Donne un poison à un affamé et tu le nourris pour la journée; apprends-lui à pêcher et tu le nourris pour la vie."
Ma façon personnelle d’aider les pays pauvres c’est de voyager dans leur pays, dépenser mon argent en achetant des services et ce que j’ai besoin en donnant mon argent directement au peuple du pays.

20 nov. Après notre première nuit dans le cachot à air climatisé très bruyant, on cherche quelque chose de mieux tout en visitant la ville. On veut passer au moins une semaine à Granada. On trouve un magnifique appartement tout meublé pour le même prix que le cachot. Le gros confort avec vue sur le volcan Mombacho. Il a toujours la tête dans les nuages.







La tête dans les nuage, pas moi, le volcan Mombacho

On magasine un moyen d'aller voir ce volcan. Le taxi peut nous conduire jusqu’en haut et on ferait le tour du cratère en une heure de marche; ou bien on prend l’autobus du peuple, on débarque en bas et on monte à pied pour faire 12 km de marche.

23 nov. C’est au tour de la ville de Masaya d’avoir le privilège de notre visite. On prend le bus du peuple. On veut faire un aller-retour pour trouver un hôtel, voir la ville et on reviendra pour le volcan. On débarque au marché municipal. Pas de touristes. Le vrai marché du peuple. Immense fouillis. Des vendeurs partout installés dans leur petit coin ou déambulant avec leurs marchandises : petits sacs d’eau ou de boissons fruitées, galettes, bananes frites, toutes sortes de gidis qu'ils portent sur la tête ou au bout du bras. Ce n’est pas pour les touristes car il y en a très peu, c’est le marché municipal des gens du pays. Bien sûr notre allure touristique attire l’attention mais les gens sont très corrects avec nous : le prix juste sans nécessité de marchander. J’ai un plan de la ville. On jette un coup d’œil au marché qu’on visitera plus tard et on va vers notre objectif principal : trouver un hôtel. Cette recherche d’hôtel nous permet de connaître la ville. Après quelques heures et un bon dîner on réserve notre chambre et on revient en bus à Granada.


25 nov. On choisit le taxi pour aller sur le volcan Mombacho. On marche dans le nuage sans rien voir en bas. On se contente de sentir quelques fumerolles et déguster le plaisir d'une petite marche en montagne.


27 nov. On retourne voir le Mombacho mais cette fois-ci on prend le bus qui nous débarque sur le chemin principal et nous montons à pied. 12 km de marche. Le sommet est dégagé cette fois et nous sommes récompensés par une vue lointaine sur ville de Granada.


Diane au sommet du Mombacho

29 nov. On retourne en bus à Masaya pour faire le volcan du même non. Nous avons rencontré une jeune française qui a étudié un an à l’université de Montréal et ensuite elle est descendue jusqu’au Nicaragua en visitant les pays. Elle voyage seule et se donne 3 ans pour faire le tour du monde. Elle vient visiter le volcan avec nous. Très sympa.
















Diane et Yolaine (la française) sur le volcan Masaya

On a bien ri avec elle. Nous l’avions rencontrée au marché des artisans la veille. Elle mangeait seule à sa table. Elle a reconnu notre accent québécois et elle est venue nous parler. Nous avons décidé d’aller monter le volcan Masaya ensemble le lendemain. On se donne rendez-vous au coin de la rue au parc central. Elle mesure six pied et ce jour là elle avait mis ses culottes courtes parce qu’elle se sentait bien en confiance et protégée avec nous. Pour comprendre la situation suivante, il faut savoir qu’au  Nicaragua les autobus sont à moitié vide quand tous les sièges sont remplis et qu’il y a encore de la place quand l’allée est bien est pleine. Donc en revenant du volcan on attend le bus sur le bord de la route. Un mini bus arrête, à peu près de la grandeur de mon camper-van mais sans le toit surélevé. Les sièges sont remplis (trois personnes par banc s’il y a de la place pour deux), il y a déjà six personnes debout et on nous incite à monter. Imaginer notre amie Yolaine, debout pliée en deux, le haut de ses belles grandes jambes à la hauteur du nez d’un monsieur assis qui faisait semblant d’être intéressé par le décor extérieur. Diane dit à Yolaine en riant : « Tu pourrais t’asseoir sur ses genoux ». Je rajoute : « Ou sur son épaule ». On a bien ri tous les trois. Heureusement, personne ne parlait français. Nous avons terminé notre journée avec une bonne bière et un repas ensemble… et elle disparaît de notre vie comme la plupart des belles personnes qu’on rencontre en voyage.

1er déc. Retour à Granada. Nous assistons à la procession de l'Immaculée Conception, la Purisima. 16 personnes transpirent en promenant sur leurs épaules une statue de la Sainte Vierge grandeur nature sur une épaisse plateforme de bois. Les rues et le parc central sont bondés de monde. En entend des pétards partout et ça dure toute la nuit. Ça boit, ça festoie toute la nuit au son des pétards et de la musique à tue-tête. Notre nuit est à moitié blanche, mais on accepte, on doit s'adapter; qui prend pays prend habit-udes.

3 déc. Départ pour Léon, une autre ville coloniale du Nicaragua.














Léon, où suis-je?

4 déc. Un aller-retour en transport public pour trouver un hôtel à Las Pénitas car nous projetons d’aller passer quelques jours à la plage.



7 déc. Ascension du volcan Cerro Negro. Le plus jeune volcan du Nicaragua. Voyez le champ de lave qui se découpe sur la verdure. Un guide nous informait de l'histoire et de la géologie du volcan. On a pris 1.30h à monter et 5 minutes à descendre en courrant dans la poussière et la pierre fine de l'irruption.






Le soir, à notre retour à Léon, on assiste à une autre procession pour la fête de la Vierge. Les pétards et le feux d'artifice à 6 h. et à minuit. Mais cette fois-ci, nous avons très bien dormi toute la nuit. Je ne sais pas si les gens on été plus tranquilles qu'à Granada ou si c'est parce que nous avions notre volcan dans le corps.

8 déc. On s'en va à la plage de Las Pénitas. C'est la grosse vie de pacha.
Ce n'est pas un tableau


C'est ici que je fais mon premier blog sur ce voyage en Amérique Centrale. J'y mets beaucoup de temps mais j'y retrouve aussi un certain plaisir. Ça fait travailler  mes neurones et ça permet de réviser notre voyage pour mieux le réorienter.
Notre prochaine étape: Matagalpa, en montagnes au centre nord du Nicaragua, les plantations de café, les fermes... Il paraît que les gens sont bien accueillants.

Si vous regarder ce blog jusqu'ici, j'aimerais bien que vous m'écriviez quelques commentaires. Ça me fera vraiment plaisir, je saurai combien de personnes m'auront lu et ça va m'encourager à continuer.
À bientôt,
Adrien